Un approche «mathématicienne» des problèmes considère les équations comme les données de base à partir desquelles une solution doit être recherchée. En pratique, les équations sont elles-même le résultat d'une démarche complexe, assez semblable à une traduction, où l'on s'efforce de demeurer fidèle au texte d'origine, tout en étant intelligible et si possible élégant. Parfois, la trahison est légitime, si elle est efficace.
Nous avons vu que dans certains cas, et il faut souvent simplifier pour s'y ramener, la résolution plate est plus simple que les équations «de départ», ce qui permet de se dispenser de les écrire. Tout ne saurait être aussi simple. Lorsque l'on doit écrire les équations d'un problème mécanique, la meilleure stratégie lorsque l'intuition ne nous guide pas vers une méthode plus efficace est de recourir au lagrangien. Il est en effet deux types de loi physiques, celles qui servent à comprendre, comme l'équilibre des forces, et celles qui servent à calculer, comme le principe de moindre action.
C'est ce qui fait la force du lagrangien, formule magique qui comprend à notre place les jours de petite forme. Comme toute roue de secours, elle doit savoir rester dans le coffre, quand l'imagination n'est pas en panne.
Rappelons que le langrangien d'un système mécanique est , où
est l'énergie cinétique et
l'énergie potentielle. Les
trajectoires de la mécanique sont telles que l'action
(
) est localement minimale, ce
qui se traduit par les équations:
La seule difficulté, mais elle est parfois réelle, est de trouver un paramétrage de l'espace d'état, qui peut avoir une géométrie complexe.
Considérons à titre d'exemple le cas d'une masse ponctuelle en
mouvement sur une surface d'équation . Localement, on peut
exprimer l'une des coordonnées, par exemple
, en fonction des deux
autres. On peut alors utiliser le lagrangien comme on l'a décrit ci
dessus, en posant
Ce type de difficulté apparaît fréquement en modélisation lorsque l'on
essaye de simplifier un système en remplaçant par une quantité
petite: on détruit la structure du système d'équations d'origine et
l'on fait apparaître des équations algébriques difficiles à gérer. Le
plus simple est souvent de ne pas trop simplifier.