Nous avons vu comment identifier les paramètres d'un système et comment observer l'état. On a également montré comment résoudre les problèmes de planification de trajectoire pour des systèmes plats. Un difficulté subsiste: non seulement les valeurs des sorties sont bruitées, mais l'évolution du système elle-même dépend de « bruits», c'est-à-dire de perturbations inconnues. L'une d'elle, et non la moindre, est l'écart séparant le système physique «réel» du modèle simplifié utilisé pour bâtir le contrôle. Il faut donc être capable de corriger la trajectoire afin de la rapprocher de la trajectoire théorique.
Pour ce faire, on peut souvent utiliser le système linéarisé,
On procède de la même manière que pour l'opérateur de Luenberger, mais
cette fois, on va faire en sorte de construire un bouclage , de
manière à ce que la matrice
soit stable, c'est-à-dire ait
toutes ses valeurs propres à partie réelle strictement négative. On
montre de même que le polynôme caractéristique peut être construit
arbitrairement pourvu que le système soit contrôlable. Il est inutile
d'insister sur ce point.
Cependant, en général, on ne connaît pas l'état. Il faut donc le
remplacer par la valeur recalculée par un observateur. Ceci
nous conduit à poser
, et
, en prenant pour
la valeur voulue pour le
bouclage et pour
celle retenue pour l'observateur.
Plus généralement, on peut utiliser la platitude pour se ramener à une
trajectoire donnée. Soit un système non-linéaire, , pour
lequel on dispose d'une sortie linéarisante
(on considère encore
par simplicité le cas à une commande). On veut suivre la trajectoire
correspondant à
. On va poser
, ...,
, etc. En prenant l'équation
, et en revenant dans les coordonnées
de départ, on obtient
un bouclage
, qui permet de se stabiliser au voisinage
de la trajectoire voulue.
Ces méthodes nous permettent de garantir que, pour des perturbation assez petites, on restera au voisinage de la trajectoire ou du point de fonctionnement souhaité.