Publié par A. Clebsch d'après les manuscrits posthumes
de l'ill. C.G.J. Jacobi.2
to to 2cm
Dans mon article «Théorie du dernier multiplicateur »3, j'ai déterminé le multiplicateur des équations différentielles isopérimétriques c'est-à-dire qui se rapportent au problème isopérimétrique consistant à rendre nulle la variation d'une intégrale donnée, dépendant d'une variable indépendante et de plusieurs variables dépendantes.
J'ai montré que cette détermination était exposée à de grandes et multiples difficultés si les dérivées les plus hautes des variables dépendantes intervenant dans l'intégrale donnée ne sont pas du même ordre.
Dans ce cas, le système d'équations différentielles isopérimétriques ne sera pas dans une forme telle que les dérivées les plus hautes de chacunes des variables dépendantes peuvent être prises pour des inconnues dont les valeurs seront déterminées par les équations elles-mêmes.
On ramènera alors les équations différentielles isopérimétriques à la forme que j'ai indiquée seulement après certaines dérivations et éliminations ; ceci rend compliquée la recherche de la valeur du multiplicateur.
En récompense de ce travail, j'ai obtenu tout le matériel nécessaire pour exposer avec soin la réduction en forme normale d'un système non normal d'équations différentielles. Dans cette recherche, je suis parvenu à des propositions générales que l'on verra combler certaines lacunes de la théorie des équations différentielles ordinaires et dont je vais ici indiquer brièvement l'essentiel.
Nous appelons la variable indépendante , ses fonctions -- ou
variables considérées comme dépendantes --
. Soient entre ces variables équations
différentielles :
=
by -1cm
= 1 1cm
1) l'ordre du système d'équations différentielles
proposées, ou bien encore le nombre de constantes arbitraires que
réclame leur intégration complète, est égal au maximum
qu'atteignent toutes les sommes :
Je désignerai par ce maximum, ou ordre du système ; sera égal à la somme des ordres des dérivées les plus hautes de chacunes des variables qui apparaissent dans le système normal auquel le système proposé peut être réduit. Ce même nombre sera inférieur à la somme formée de la même manière respectivement au système proposé.
Il existe différentes formes normales -- et toujours au moins deux4-- auxquelles le système proposé peut être réduit ; ces réductions ne s'effectuant pas sans l'aide de diverses dérivations et éliminations. Dans ce domaine, cette proposition est fondamentale :
= by -1cm = 1 1cm 2) parmi les diverses manières de dériver les équations différentielles proposées pour que naissent des équations auxiliaires à l'aide desquelles le système proposé puisse être réduit en forme normale par des éliminations seules, il existe une manière unique qui requiert le moins de dérivations, car de n'importe quelle autre manière, certaines des équations différentielles proposées, ou toutes, doivent être dérivées un plus grand nombre de fois successives, tandis qu'il ne peut se faire d'aucune autre manière que l'une des équations différentielles proposées soit dérivée moins de fois.
Nous désignons cette manière la plus rapide sous le nom de
réduction la plus brève. Dans cette réduction, il y aura
toujours une ou plusieurs des équations différentielles
proposées qui ne seront pas dérivées du tout, c'est-à-dire
telles qu'aucune de leurs dérivées ne contribue au système
d'équations auxiliaires. Donc, si nous supposons que pour former les
équations auxiliaires, l'équation doit être
dérivée fois de suite, parmi les nombres entiers non
négatifs :
«Étant données quantités quelconques,
où et doivent prendre les valeurs ,
rechercher quantités positives ou nulles minimales
telles que, en
posant
on puisse parmi les
quantités choisir quantités :
J'indiquerai brièvement les principales étapes de la solution du
problème proposé. Disposons les quantités en un
tableau carré :
Si l'on trouve une série horizontale dont aucun terme n'est maximum (par ce terme, j'entendrai toujours ici qu'il n'est inférieur à aucun des autres termes) parmi tous ceux de la même verticale, j'ajoute à tous les termes de cette série horizontale une même quantité positive et de valeur minimale pour que l'un de ses termes devienne égal au maximum de sa verticale.
Après la
préparation indiquée, si l'on a changé le carré proposé en
le suivant :
J'appelle système de maxima transversaux un système de quantitées qui sont placées dans des séries horizontales et verticales toutes différentes et dont chacune est maximale parmi toutes les quantités placées dans la même verticale.
Je prends dans le carré le nombre maximal de maxima transversaux, et quand le même nombre apparaît de plusieurs manières, je choisis arbitrairement l'un des systèmes, dont je marque les termes d'un astérisque. Le nombre maximal de ces maxima transversaux peut être ou 5 ou etc. ou ; si leur nombre est , le problème proposé est résolu. Si ce nombre est plus petit que , je fait en sorte d'augmenter certaines des séries horizontales de nombres minimaux tels que dans le nouveau carré obtenu, le nombre de maxima transversaux se trouve augmenté. En répétant ce processus, on parviendra nécessairement à un carré dans lequel le nombre de maxima transversaux est ; l'ayant obtenu, la solution du problème est trouvée. Je dis ici qu'une série horizontale est augmentée, si une même quantité positive est ajoutée à chacun de ces termes.
Les séries horizontales et verticales auxquelles appartient le système de maxima transversaux choisis, je les appelle séries et , et les autres séries horizontales et verticales et . Je note aussi d'un astérisque les termes maximaux dans une des verticales de . J'appelle maxima étoilés les termes marqués d'un astérisque.
Supposons que dans une série horizontale se trouve un maximum étoilé auquel soit égal un terme d'une série horizontale placé dans la même verticales ; que dans la série se trouve un maximum étoilé auquel est égal un terme de la même verticale placé dans une série horizontale , etc. Si de cette manière, on parvient à la série horizontale , où désigne l'une des séries , je dirai que l'on passe de à . Si l'on dit que l'on passe de à , la série et toutes les séries intermédiaires appartiennent aux séries de ; la série peut appartenir aux séries de ou aux séries de . Si l'on ne peut passer à une série de depuis une série horizontale dans laquelle se trouve deux ou plusieurs maxima étoilés, et s'il n'y a pas de terme d'une série de maximal dans l'une des séries de , ceci est un critère certifiant que le nombre de maxima transversaux choisis est maximal.
Ceci posé, je distribue toutes les séries horizontale en trois classes.
= by -1cm = 1 1cm À la première classe des séries horizontales, je rattache les séries dans lesquelles se trouvent deux ou plusieurs maxima étoilés ainsi que toutes les séries horizontales vers lesquelles on passe depuis ces séries ; aucune des séries de la première classe n'appartient à .
= by -1cm = 1 1cm Je rattache à la deuxième classe des séries horizontales, celles n'appartenant pas à la première, à partir desquelles on ne peut passer à l'une des séries de .
= by -1cm = 1 1cm Je rattache à la troisième classe des séries horizontales toutes les séries de et les séries de à partir desquelles on peut passer à une série de .
Cette répartition faite, j'augmente toutes les séries appartenant à la troisième classe d'une quantité identique et minimale pour que, leur étant ajoutée, l'un des termes de ces séries devienne égal à l'un des maxima étoilés de la première ou de la deuxième classe placé dans la même verticale. Si ce maximum étoilé appartient à une série horizontale de la deuxième classe, celle-ci, dans le nouveau carré obtenu, passe à la troisième classe et il ne se produit pas d'autres changements dans la répartition des séries6. Dans ce cas, l'opération doit être itérée, la nouvelle série étant transférée de la deuxième à la troisième classe et cela jusqu'à ce que l'un des termes d'une série de la troisième classe ne devienne égal à l'un des maxima étoilés d'une série de la première classe. Ceci adviendra nécessairement lorsque toutes les séries de la seconde classe seront passées dans la troisième, si cela ne se produit pas avant. Nous obtenons ainsi en même temps un carré dans lequel se trouve un plus grand nombre de maxima transversaux que dans le carré . Alors, ayant de nouveaux réparti les maxima étoilés et partagé les séries horizontales en trois classes, un nouveau carré doit être formé par la même méthode, dans lequel le nombre de maxima transversaux se trouvera de nouveau augmenté en continuant jusqu'à ce que l'on parvienne à un carré dans lequel on ait maxima transversaux. Le carré ainsi trouvé sera dérivé du carré proposé en ajoutant aux séries horizontales des quantités positives minimales qui seront les quantités cherchées .
À cause de la complication de la règle, on s'aidera de la
présentation d'un unique exemple, contenu dans la figure suivante :
On considère le carré , dont j'ai souligné les termes
maximaux dans leur série verticale ; il en sera fait de même dans
les carrés dérivés. J'ai désigné les séries horizontales
par les lettres
. Notons que ne
contiennent aucun terme souligné. En soustrayant les termes de
des termes soulignés de leur verticale, on obtient les
différences :
Dans le carré , on peut affecter au plus six maxima
transversaux ; les séries verticales dans lesquelles ils sont
placés sont surmontées d'un , les autres d'un . Je
note d'un astérisque ces mêmes maxima. Si dans l'une des séries
de apparaît un terme souligné, je le note aussi
d'un astérisque. J'attache à la classe les séries
dans lesquelles apparaissent deux maxima étoilés ou plusieurs.
Dans les sept verticales auxquelles ces maxima appartiennent aucun
autre terme souligné n'apparaît, donc et
constituent seules la première classe. Les séries ,
puisqu'on n'y trouve aucun terme étoilé, appartiennent à la
classe . On peut ensuite passer de aux séries et
et de aux séries et ; donc les séries et
appartiennent aussi à la troisième classe. On déduit en effet de
la définition énoncée ci-dessus qu'on passe à série
horizontale depuis une autre , s'il y a dans un terme
souligné non étoilé et dans la même verticale un terme
étoilé appartenant à la série . Comme les
séries appartiennent à la première, et les
séries à la troisième, reste la série qui
constitue la deuxième classe. Maintenant, dans chaque série
verticale dans laquelle se trouve un maximum étoilé appartenant
à une série de la première ou de la deuxième classe, on prend
un terme d'une série de la troisième classe
immédiatement inférieur et l'on note sous la série
verticale la différence des deux termes. De ces différences :
Nous voyons que dans le carré , on trouve sept maxima
transversaux et qu'un nouveau terme étoilé est apparu dans la
série ; cette série passe de la deuxième à la troisième
classe. J'écris en dessous les quantités dont les termes
étoilés des séries des premières et deuxièmes classes
dominent dans le carré les termes immédiatement inférieurs
de la troisième appartenant à la même verticale. Comme le
minimum de ces quantités est , en augmentant de toutes les
séries de la classe , je forme le carré
La disposition des astérisques doit, selon les règles données,
être un peu modifiée dans le carré ; ceci fait, les
séries et migrent respectivement des classes
et vers les classes et . Les termes étoilés
des classes et dominent les termes immédiatement
inférieurs de la classe et des mêmes verticales des
nombres , , , , , , ; en augmentant de leur minimum
toutes les séries de la classe , je déduis le carré
La structure du carré ne diffère de celle du carré
que par le fait que trois séries et de la classe
sont passées à la classe . En effet, et sont
passées à la classe parce que leurs termes étoilés
et sont devenus égaux aux termes des séries et
placés dans les mêmes verticales ; quand à , elle est
passée à la classe car son terme étoilé est devenu
égal au terme dans la même verticale de la série qui est
déjà passée à la classe . Du carré on déduit
par les règles énoncées le carré
Du carré , on déduit le carré
La représentation symbolique du carré 7 apprend que
Si le nombre de quantités dont sont formés les carrés est très grand, il ne sera pas difficile d'imaginer des artifices par lesquels on évitera la peine d'écrire ces nombres, puisque parmi leur grande masse, peu seulement sont nécessaires pour former un nouveau carré.
Soient de nouveaux des quantités positives ou nulles et,
ayant posé
Grâce aux mêmes principes par lesquels on a obtenu un critère
pour que le problème soit résolu de la manière la plus simple,
c'est-à-dire par des quantités minimales, on obtient
aussi une méthode par laquelle la solution la plus simple peut
être déduite d'une solution quelconque. Posant
Si, en ajoutant des quantités quelconques aux séries horizontales du carré , on obtient un carré possédant maxima transversaux, la somme des termes qui occupent dans le carré la même place que ces maxima transversaux dans le carré dérivé, possédera une valeur maximale parmi tous les agrégats de termes transversaux du carré . D'où le problème d'inégalités
= 1 1cm «trouver termes transversaux d'un carré donné formé de termes possédant une somme maximale, »
aura autant de solutions que l'on pourra trouver de systèmes de maxima transversaux dans le carré dérivé. On trouve tous ces systèmes si nous conservons seulement dans le carré dérivé les termes maximaux dans leur verticales, affectons à tous les autres une valeur nulle et formons enfin le déterminant de ces termes. En effet, les différents termes de ce déterminant fournissent les différentes solutions du problème. On peut démontrer réciproquement qu'une solution quelconque du problème d'inégalités précédent fournit un système de maxima transversaux du carré dérivé.
Dans notre exemple, il faut former le déterminant des termes
soulignés du carré , les autres termes de ce carré étant
affectés d'une valeur nulle. Ce déterminant peut être
successivement ramené aux déterminant plus simple formés des
quantités des carrés .
(2) |
Ceux-ci s'expriment numériquement dans notre exemple par
Réciproquement, si de quelque manière on connaît des termes transversaux du carré proposé possédant une somme maximale, on déduit par l'addition de quantités minimales aux séries horizontales du carré proposé un carré dans lequel tous les maxima des différentes séries verticales se trouvent aussi dans des séries horizontales différentes.
Je note bien entendu avec des astérisques ces termes transversaux
donnés possédant une somme minimale et j'ajoute aux séries
horizontales des quantités telles que leurs termes étoilés
deviennent égaux aux maxima de leurs séries verticales
respectives. J'écris chaque série augmentée sous les séries
restantes et je la compare aux séries restantes, aux précédentes
et aux suivantes. Pour ce faire, je désigne les séries
horizontales dénotées par les lettres , etc. par les
mêmes lettres une fois l'augmentation effectuée. Le tableau
suivant illustrera cette manière de faire sur notre exemple. On
suppose donnés les termes transversaux possédant une somme
maximale
Dans la verticale , le terme étoilé est lui-même maximal,
donc au début la série horizontale ne change pas ; dans la
verticale , le maximum est , donc l'horizontale doit
être écrite en dessous augmentée du nombre , ce qui forme la
ligne . Revenus alors au premier terme, nous trouvons dans la
série le maximum , donc doit être augmentée
de , ce qui fournit la ligne . Progressant jusqu'au
terme , nous trouvons en le maximum placé
sur la ligne , donc doit être augmentée du nombre ,
ce qui fournit la ligne . De la même manière, les
séries et restent inchangées, j'augmente les
séries des nombres ce qui fournit les
lignes
. Alors, comme on trouve ligne
le terme de la verticale , plus grand que le terme
étoilé de la même verticale placé ligne ,
j'ajoute à la ligne , d'où l'on forme la ligne .
Dans et , le terme de la verticale et plus
grand que le terme étoilé de cette même verticale, placé
en , j'augmente donc la ligne elle-même d'une unité,
ce qui fournit la ligne . J'avance enfin jusqu'au
terme
; et comme le maximum de la verticale
est , placé en , je forme la ligne en ajoutant
à la série . Ceci fait, le travail sera terminé. On a en
effet trouvé les séries
dont les termes étoilés sont maximaux dans leurs verticales, ce qui était recherché. Nous voyons que ces séries constituent le carré trouvé ci-dessus par une autre méthode.
Au moyen de ce qui précède, on trouve une nouvelle solution du problème proposé plus haut : si on connaît quantités quelconques qui, ajoutées aux séries horizontales du carré , transforment ce carré en un autre dont les termes maximaux dans les différentes verticales appartiennent à des séries horizontales différentes, trouver les valeurs minimales de ces quantités positives ou nulles. Car, comme selon la proposition faite, on connaît un carré dérivé de possédant maximaux transversaux, on connaît aussi en termes transversaux possédant une somme maximale. Ceux-ci connus, selon la règle donnée dans ce qui précède, on dérive facilement de , par l'addition de quantités positives minimales, un carré possédant maxima transversaux. On voit en même temps comment, connaissant un système de termes transversaux du carré possédant une somme maximale, on trouve facilement tous les autres systèmes. Car, connaissant un tel système, nous voyons qu'il est facile de déduire de un carré possédant maxima transversaux ; dans celui-ci, si nous conservons seuls les maxima de chaque verticale, évaluant les autres termes à , chaque terme non nul du déterminant du carré formé par ces quantités fournit chaque système de maxima transversaux et donc chaque système de termes transversaux du carré possédant une somme maximale ; en effet, les termes de chacun des systèmes occupent les mêmes places dans les deux carrés.
Les équations différentielles proposées
Nous avons vu que la méthode par laquelle, en ajoutant des quantités minimales positives aux séries horizontales, on déduit un carré dans lequel tous les maxima des verticales se trouvent dans les séries horizontales différentes peut être rendue plus facile si l'on connaît de quelque façon un système de termes transversaux du carré possédant une somme maximale. Par cette méthode plus facile, on trouve combien de fois chacune des équations proposées doit être dérivée dans une réduction la plus courte pour former les équations auxiliaires, à chaque fois que l'on aura de quelque manière une forme normale quelconque à laquelle les équations proposées se ramènent par une telle réduction. Cette forme normale sera connue si les équations différentielles proposées sont ainsi constituées que des dérivées de variables différentes y atteignent l'ordre le plus haut. Alors en effet, ces dérivées des différentes variables, les plus hautes dans les différentes équations proposées, seront aussi les plus hautes dans une forme normale, à laquelle les équations différentielles proposées peuvent être ramenées par une réduction la plus courte. Car les ordres de ces dérivées constituent dans le carré un système de termes transversaux.
Pour illustrer d'un exemple les recherches de ce paragraphe, supposons
données équations différentielles
Nous considérons une réduction quelconque et, dans le nombre total des équations différentielles auxiliaires et proposées, nous en choisissons qui soient dérivées de chacune des équations proposées par une différentiation la plus haute, parmi lesquelles certaines peuvent être du nombre des équations proposées si certaines de celles-ci ne sont absolument pas appelées à former des équations auxiliaires par différentiation. Dans chacune de ces équations, nous rassemblons les ordres des dérivées les plus hautes de chaque variable et nous les disposons en carré de la manière habituelle : dans un tel carré les maxima des différentes séries verticales se trouvent nécessairement aussi dans des séries horizontales différentes12. Et d'après les règles énoncées ci-dessus, on peut se ramener d'un tel carré à un autre, déduit de , en utilisant des nombres positifs minimaux. D'où l'on résume : d'une réduction quelconque en forme normale des équations différentielles proposées, on peut en déduire une la plus brève.
Un système d'équations différentielles peut être ramené à une unique équation différentielle en deux variables. Soient ces deux variables : la variable indépendante et la variable dépendante ; cette unique équations différentielle doit être complétée par d'autres équations, par lesquelles on exprime les variables dépendantes restantes en fonction de , de et des dérivées de , ces dérivées ne montant pas jusqu'à l'ordre de l'équation différentielle ayant lieu entre et . Comme il est habituel que ce type de forme normale soit considéré avant d'autres par les analystes, j'indiquerai combien de fois successives chacune des équations différentielles proposées doivent être dérivées pour faire apparaître les équations différentielles nécessaires à cette réduction.
Nous supposons que les équations différentielles proposées doivent être dérivées fois pour fournir les équations auxiliaires nécessaires à une réduction la plus courte. J'ai enseigné ci-dessus comment l'on trouve ces nombres . En ajoutant les nombres aux séries horizontales du carré , je forme un autre carré , dans lequel je distingue d'un astérisque un système complet de maxima transversaux et je souligne les maxima restant des différentes verticales. Si toutes les variables sont à éliminer, sauf la variable indépendante et la variable dépendante , je cherche le terme étoilé de la verticale, qui est dans la série horizontale ; dans la série horizontale, je cherche les termes soulignés, dans chacune de leurs verticales chacun des termes étoilés, dans les séries horizontales de ceux-ci de nouveaux les termes soulignés, dans leurs verticales de nouveau les termes étoilés, et ainsi de suite. Dans cette circonstance, il n'est pas nécessaire de revenir davantage aux termes étoilés déjà observés. Continuant cette tâche, autant que faire se peut, je dirai que toutes les séries horizontales auxquelles on parvient part ce procédé sont attachées à la d'où nous avons commencé. J'augmente ces séries ainsi que la d'une même quantité, la plus petite telle que l'un de leurs termes qui ne soit ni étoilés ni souligné devienne égal à un terme étoilé de sa verticale. La série horizontale de ce terme s'ajoutant aux séries attachées à la série, j'augmente de nouveau la série et celles lui étant attachées, dont le nombre vient d'être accru, de la plus petite quantité telle que l'un de leurs termes n'étant ni étoilé ni souligné ne devienne égal à un terme étoilé de sa verticale ; ceci fait, le nombre des séries attachées à la augmente de nouveau ; et ainsi j'augmente de plus en plus le nombre de ces séries, jusqu'à ce qu'on parvienne à un carré , dont toutes les séries horizontales sont attachées à la . Je déduis alors de un carré en augmentant les séries horizontales d'une même quantité, telle que le terme de la série horizontale, appartenant à la verticale soit rendu égal à la plus grande somme que puisse revêtir un système de termes transversaux du carré 13. Les nombres dont les séries horizontales du carré doivent être augmentées pour produire le carré indiquent combien de fois chacune des équations différentielles proposées doit être dérivée afin de découvrir les équations auxiliaires nécessaires pour qu'apparaissent, par de simples éliminations, une équation différentielle entre les seules variables et et les autres équations par lesquelles les variables restantes sont exprimées en fonction de et des dérivées de .
Le carré est le même que j'ai désigné ci-dessus
par dans notre exemple. Nous supposons que la
verticale
est la série , dont le terme étoilé appartient à
la série horizontale , dans laquelle se trouve les termes
soulignés appartenant aux
verticales
dont les termes étoilés
appartiennent aux séries dans lesquelles on a les termes
soulignés et , appartenant aux verticales
et , les termes étoilés appartiennent aux séries
et , dans cette dernière, on a le terme souligné ,
appartenant à la verticale dont le terme étoilé se trouve
en , laquelle série contient l'unique terme souligné , dont
la verticale a déjà servi. De là, on trouve les séries
attachées à : . En augmentant toutes les
séries
d'une unité, s'ajoute aux séries
attachées à , car avec cet incrément, le terme des
séries ou , appartenant à la verticale
devient , lequel nombre est égal au terme étoilé de la
verticale qui appartient à l'horizontale . J'augmente de
nouveau les séries
du nombre , ceci fait,
s'ajoute aux séries attachées à ; enfin j'augmente du
nombre toutes les séries sauf , afin que lui-même
rejoigne les séries attachées à . D'où le
carré
est constitué à partir des séries
de ou :
Par la même méthode, nous obtenons le
carré
dans lesquels toutes les séries
horizontales sont attachées à l'une des séries
en ajoutant aux séries du carrés
Dans les séries horizontales, première, deuxième, ..., dixième du
carré ou , on a les termes étoilés
En ajoutant à ces termes
Dans un carré
, soit le terme étoilé de
la série horizontale à laquelle les séries restantes sont
attachés : on pourra parvenir de à un quelconque autre terme
étoilé par un cheminement continu de la même série horizontale
et d'un terme souligné à un terme étoilé de la même
verticale. Nous présentons, par exemple, le premier carré obtenu
ci-dessus
dans lequel je n'ai mis que les termes étoilés et soulignés
ou égaux au termes étoilés de la même verticale (en omettant
de souligner). Dans
ce carré, toutes les séries horizontales dépendent de dont
le terme étoilé est . De celui-ci, on arrive ainsi aux
autres termes étoilés :
Si l'on supprime du carré proposé
la série
verticale du terme , à partir duquel nous avons commencé et une
autre horizontale quelconque, on déterminera facilement dans le
carré restant un système de maxima transversaux. Nous désignons
par
le terme égal à dans la série horizontale
de et placé dans la verticale de et nous supposons que le
terme étoilé de la série horizontale supprimée est ;
puisque, selon la loi fixée, l'on passe de à par les
termes étoilés intermédiaires
. Ceci posé, les termes étoilés restant du
carré proposé seront eux-mêmes des maxima transversaux du
carré restant ; mais au lieu de
, il faut prendre les termes
Nous considérons un carré quelconque
dans lequel le terme étoilé d'une série horizontale à laquelle
toutes les autres sont attachées appartient à
la
verticale, lequel terme je
désignerai par . Ce
carré
est celui-là même, que l'on
doit former à chaque fois que l'on se propose d'éliminer toutes
les variables sauf et . Nous supposons ensuite que le
carré
provient de l'addition aux
séries horizontales du carré des quantités
=
by -0.7cm
= 1 0.7cm
Soient entre la variable indépendante et les variables
dépendantes
, les équations
différentielles
= 1 0.7cm On forme un carré contenant séries verticales et autant de séries horizontales; dans la verticale et la horizontale, on place l'ordre de la plus haute dérivée de la variable qui intervient dans l'équation . Ayant supprimé la série horizontale et la série verticale de ce carré, on cherche la somme maximale que puisse atteindre de ses termes tous placés dans des séries horizontales différentes et dans des verticales différentes : pour former le système d'équations auxiliaires au moyen duquel apparaît l'équation différentielle entre et , l'équation doit être dérivée fois. Le nombre cherché sera aussi égal à l'ordre des équations différentielles qui apparaissent si nous enlevons des équations considérées et remplaçons par une constante15.
Les nombres sont fournis par le carré , dont j'ai expliqué comment on le déduit du carré . J'ai donné ci-dessus les valeurs des nombres et correspondant à l'exemple proposé ; on résout par ces nombres cent problèmes d'inéquation, à savoir en supprimant en même temps du carré proposé une série verticale et une série horizontales quelconques, trouver dans les cent carrés résultants la somme maximale des termes transversaux. On trouvera facilement dans chacun de ces carrés des termes transversaux possédant la somme maximale si l'on reprend ce que j'ai expliqué ci-dessus à propos de la manière d'aller d'un terme du carré à un autre terme étoilé quelconque par des termes étoilés intermédiaires.
Si ne s'annule pas, l'ordre du système atteindra toujours la valeur assignée par la théorie générale que j'ai exposée. J'appelle la quantité le déterminant du système d'équations différentielles considéré.
Dans notre exemple, il se fait que
to to 4cm