Ce critère de platitude a été intoduit dans un article publié en 1991, juste avant que la notion de platitude ne soit introduite en toute généralité.
THÉORÈME 18. -- Un système à une commande est plat ssi l'algèbre de Lie engendrée par les dérivations , , ..., est un espace verctoriel de dimension exactement , pour tout .PREUVE. -- La preuve de ce théorème repose sur une idée assez semblable à ce que l'on a vu dans le cas linéaire. Si le système est plat, on peut exprimer localement toutes les fonctions d'état à partir d'une sortie linéarisante et de ses dérivées. (Il y a autant de sorties linéarisantes que de commandes, donc ici une seule.) Suposons que la sortie linéarisante dépende de la commande . Alors dépend de , de etc. Pour exprimer à partir des premières dérivées de , il faudrait qu'un système de équations en variables ait une solution localement unique. C'est impossible. Par un raisonnement semblable, on montre que , , ..., ne doivent pas dépendre de .
La sortie linéarisante doit donc être solution du système , , ..., , qui est équivalent à pour . En effet, et , est équivalent à et , etc.
Si l'algèbre de Lie est de dimension , ce système admet localement une solution non triviale. L'algèbre de Lie est alors de dimension ssi le système est fortement accessible d'après de critère de Sussmann et Jurdjevic, donc ssi , , ..., sont fonctionnellement indépendants. Ce équivaut à ce que la matrice jacobienne soit de rang plein et que soit une sortie linéarisante. CQFD. height .9ex width .8ex depth -.1ex
Notons que ce critère n'admet pas d'analogue pour un système à plus d'une commande. Ainsi, le système , et admet des sorties linéarisantes et , dont l'une dépend de l'une des commandes, mais elle n'admet pas de sortie linéarisante ne dépendant que de l'état.